3 mars 2011 :
jeudi Gras (Tlusty czwartek)
Le Jeudi Gras est un jour de festin traditionnel ayant lieu le dernier jeudi avant le premier jour du carême, soit six jours avant le mercredi des cendres. C’est une fête qui tombe toujours entre le 4 février et le 4 mars. Elle commence la dernière semaine du carnaval, on s’amuse de plus en plus afin de profiter de ce temps joyeux et avant que le Carême ne vienne.
En Pologne le carnaval est célébré à partir de la Fête des Rois, voir dès la fin des festivités de la Saint Sylvestre  jusqu’au Mercredi des Cendres, mais cependant moins qu’autrefois. Les jeunes le fêtent le plus souvent en discothèques et les adultes aux bals ou avec des amis. Néanmoins, dans toutes les écoles maternelles et dans de nombreuses écoles primaires et quelques collèges les élèves avec l’aide des parents organisent des bals masqués.
Le carnaval se termine de façon très animée par une joyeuse et bruyante fête dans la nuit entre le mardi gras et le mercredi des cendres. Il s'agit de la "sledziowka" durant laquelle on se restaure de harengs (sledz) présentés sous toutes les recettes connues, avant-goût du jeûne qui s'annonce. Plus calme est le jeudi gras qui suit.

Autrefois, le carnaval polonais ne pouvait pas exister sans promenades en traîneau tiré par des chevaux appelées kulig (promenades en traîneau) en vieux Polonais. Tradition hivernale qui remonte à l'époque de la szlachta (noblesse) qui organisait parmi l'aristocratie polonaise une cavalcade de chevaux et traîneaux allant d'un manoir à l'autre, pour se divertir partout avec des repas copieux suivi par des danses.
 A présent, elles sont organisées rarement, le plus souvent à la montagne où il ne manque pas de neige. Ces promenades finissent près du feu de bois où l’on mange du « bigos » traditionnel, des saucisses et de la viande grillées.

Lors du Jeudi Gras (Tlusty czwartek en polonais), les Polonais se rassemblent dans les cafés ou en famille et se nourrissent avec de grandes quantités de beignets dits paczki ou de gâteaux ; les sucreries étant interdites pendant le Carême. C’est aussi le jour où commencent les amusements et les folies des derniers jours du carnaval. Il arrive par ex. qu’à l’école les élèves mettent de la graisse sur la poignée d’une porte…. Traditionnellement, surtout dans les villes touristiques et les régions des montagnes les jeunes déguisés font des spectacles dans les rues avec des plaisanteries, des blagues dans le but d’apporter du bonheur et de la joie. Il y a des personnages tels que le Diable, la Mort ou les personnages d’animaux comme l’Ours, la Chèvre et d’autres.  A partir du jeudi gras des groupes de chanteurs de Noël appelés « Kolêdnicy » rendent visite aux habitants des villes et surtout des villages en chantant des cantiques, en souhaitant l’abondance de prospérité, de santé, de biens. En récompense ils reçoivent des beignets, des bugnes et dans la majorité des cas une pièce de monnaie.

Ce jour est célébré tout particulièrement en Belgique, en Pologne, en Espagne, en Italie et en Allemagne, alors qu'en France, c'est le Mardi Gras qui est fêté.
D’où vient cette fête? L’origine du Jeudi Gras n’est pas tout à fait claire :

La clé de ce mystère peut être le mot comber qui est de plus en plus rarement utilisé comme synonyme de Jeudi Gras. D’après la légende, au XVI e siècle à Cracovie vécut un maire ou un conseiller municipal nommé Comber qui était très sévère envers les revendeuses. Le jour de sa mort, c’était jeudi, les revendeuses ont fait une grande fête. Après, chaque année, on a célébré ce jour le jeudi appelé comber en se déguisant, en dansant et en chantant. Mais, selon les chercheurs, le maire Comber est un personnage fictif. Ils soulignent que cette légende n’explique pas le fait que le comber était fêté dans toute la Pologne. Ils tirent l’origine de ce mot de substantifs allemands : soit zampern qui signifie une mascarade soit zimer qui veut dire : pièce de viande (fr. cimier).
Curieusement on retrouve en France une coutume au XVIIIe siècle, à Paris. Le cortège traditionnel du Bœuf Gras était un des plus beaux fleurons du Carnaval de Paris de l’époque.
Cérémonie du Bœuf Gras (1739)
 Première description connue de la Promenade du Bœuf Gras (Cette fête apparaît ici comme déjà traditionnelle) :
A Paris et dans la plupart des grandes villes du Royaume, les Garçons Bouchers de chaque quartier se rassemblent ordinairement tous les ans le jeudi gras, et promènent par la Ville, au son des Instruments, un Bœuf qu'il choisissent de belle encolure, et qu'ils parent de guirlandes de fleurs et autres ornements; On l'appelle à Paris, Le Bœuf gras, et dans plusieurs Villes de Province, Le Bœuf villé, parce qu'on le promène par la ville.
 
                 
Mais revenons en Pologne.
La célébration du Jeudi Gras comportait aussi bien une mascarade qu’une nourriture lourde, grasse. Il ya quelque temps dans des maisons polonaises à côté des sucreries et des beignets on trouvait des saucisses de gras, céréales, bacon, cretons et autres aliments gras, autant que possible. Au cours des siècles la fête a changé. Au XIX e siècle on la célébrait en donnant des bals avec le buffet qui comprenait nécessairement les beignets et les faworki - les pâtisseries très grasses. Nous ne savons pas quand les beignets et les faworki sont devenus les plats principaux du Jeudi Gras.
Les beignets sont un dessert autrichien et ils ont leur propre légende. Pendant que Vienne était assiégée par les Turcs (XVII e siècle) une pâtissière Mme Krapf a inventé ces boules au glaçage pour relever avec ce dessert nutritif le courage des défenseurs de la capitale. Le beignet polonais se caractérise par sa farce qui est une marmelade faite de fruits de la rose sauvage et à qui on ajoute parfois des amandes moulues. On a aussi des beignets farcis de marmelade d’abricots, de fraises etc. Nous pouvons acheter les beignets chez le pâtissier toute l'année, au contraire les faworki sont faits seulement le Jeudi Gras et plutôt par les ménagères que par les pâtissiers. Nous ne connaissons pas l’origine des faworki (les gâteaux croquants au sucre glace) mais leur nom vient du français. Il provient du substantif faveur qui signifie : un ruban donné à un chevalier par sa dame. Les faworki sont en forme de tel ruban. Ces pâtisseries ont reçu aussi l’autre nom : chrust (=la broutille, le fagotage) car elles sont vraiment très croustillantes.
 
Selon une superstition, si quelqu'un dans le jeudi gras mange un beignet unique - il ne sera pas prospère. Pas d’inquiétude pour les polonais car chaque année le Polonais mange en moyenne 2,5 beignets et tous les Polonais en consomment près de 100 millions. Le beignet pèse environ 50 grammes et fait environ 200 calories. Pour l’éliminer, vous devrez courir pendant 20 minutes ou marcher pendant 57 minutes! Soit 5 millions de kilos de beignets ingurgités pour 20 000 millions de calories dans tout le pays !!! BON APPETIT!
 
 
  

Tlusty Czwartek envoyé par mmszczecin.
 
 



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