Hommage à Anna Walentynowicz,
victime du crash du 10 avril 2010. 

Anna Walentynowicz, née le 13 août 1929 à Rowne, ex-ville polonaise aujourd'hui située en Ukraine, figure sur la liste des victimes de l'accident d'avion qui a coûté la vie au président polonais Lech Kaczynski, samedi 10 avril 2010. Depuis longtemps, le nom d'Anna Walentynowicz ne faisait plus la "une" des journaux. Pourtant, cette petite femme a marqué l'histoire contemporaine de son pays et celle, indissociable, de Solidarnosc, premier syndicat libre dans le bloc soviétique.
 
DATES CLES:
13 août 1929: naissance à Rowne.
7 août 1980:
Son licenciement des chantiers navals de Gdansk déclenche un mouvement de grève qui gagne peu à peu toute la Pologne.
10 avril 2010: mort à Smolensk à 80 ans.
 
 
 Sa renommée remonte à l'été 1980. A cinq mois de la retraite, Anna Walentynowicz vient d'être licenciée par les chantiers navals Lénine où elle travaille alors comme grutière en raison de ses activités militantes pour des syndicats libres. N'ayant pas suffisament cotisé de par son licenciement, elle n'a pas droit à la retraite.  Par solidarité avec elle, les ouvriers des chantiers de Gdansk et de Gdynia, sur la côte de la Baltique, se mettent en grève. Au bout de trois jours, la direction cède. Anna Walentynowicz est réintégrée, gagne un statut d'icône, et un surnom : la Pasionaria de Gdansk.
Et le mouvement est lancé. La grève se répand dans tout le pays. Les revendications ont changé de nature. Les ouvriers réclament dorénavant l'autorisation de créer des organisations syndicales indépendantes de l'Etat et du parti, le droit de grève et la libération des prisonniers politiques. Lech Walesa, alors jeune électricien, licencié quelques mois plus tôt pour ses activités en faveur des syndicats libres, prend la tête de la contestation.
En septembre 1980, Anna Walentynowicz figure à ses côtés comme cofondatrice de Solidarnosc. Neuf ans plus tard, la lame de fond syndicale finira par emporter le régime communiste et accélérer la chute du mur de Berlin. Mais Anna Walentynowicz n'écrit pas cette histoire-là. Depuis longtemps elle s'était éloignée du syndicat. La petite ouvrière s'était sentie laissée de côté par Walesa et tous ceux qui avaient choisi de négocier avec le régime pour éviter un bain de sang.
 
 



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