HYMNE NATIONAL POLONAIS


Mazurka de Dabrowski
Mazurek Dabrowskiego


Pour écouter
: hymne_MazurekDabrowskiego.mp3



L’HISTOIRE DE L’HYMNE



Jan Henryk Dabrowski (1755-1818)

Le texte du Chant des Légions polonaises en Italie (Piesn Legionow Polskich we Wloszech), intitulé plus tard La Mazurka de Dabrowski (Mazurek Dabrowskiego) ou La Pologne n’a pas encore péri, a été écrit entre le 16 et le 19 juillet 1797 à Reggio nell’Emilia (près de Bologne) dans la République de Lombardie de l’époque (Italie). Il a été composé par Jozef Rufin Wybicki – blason Rogala, descendant de la même famille établie au XVIème siècle en Poméranie (il était lui-même originaire de Bedomin). Il était poète, auteur dramatique, compositeur, juriste, diplomate et homme politique, ayant participé à la Confédération de Bar et au Soulèvement de Kosciuszko. En juillet 1797, il arrive en Lombardie en tant que co-organisateur des légions polonaises du Général Jan Henryk Dabrowski (créés par l’armée française de Napoléon Bonaparte). Le Chant des Légions polonaises en Italie a été écrit par Wybicki en salut aux légionnaires qui quittaient Reggio et c’est là qu’il a été interprété pour la première fois.


 

 

Quelques semaines plus tard déjà, quand Wybicki séjournait à Milan, et Dabrowski à Bologne avec les légionnaires, le général écrivit à son ami : « Les soldats prennent de plus en plus goût à Ton chant et nous, nous le fredonnons souvent avec tout le respect dû à son auteur. » Et cette même année 1797, les divisons polonaises dispersées dans tout le nord de l’Italie ont fait connaissance avec Le Chant des Légions, qui non seulement a connu une popularité de plus en plus grande, mais est devenu une force nouvelle et mobilisatrice. Pas uniquement pour l’armée… Et grâce aux émissaires parvenant à passer les frontières des cordons de nos envahisseurs, le chant parvint à Varsovie, Cracovie, Poznan et d’autres villes, pour devenir déjà, quelques mois après sa naissance, une nouvelle foi en la liberté.

La Mazurka de Dabrowski – tel que le chant fut intitulé plus tard – a accompagné les Polonais dans toutes les batailles de la campagne napoléonienne, ainsi qu’en 1806 quand Dabrowski arriva en vainqueur en Grande Pologne. Là vivait Basia, qui devint un an plus tard l’épouse du général.

Quand arriva l’époque du Grand Duché de Varsovie, Le Chant des Légions polonaises en Italie était déjà devenu pour ainsi dire l’hymne officieux ; tant sa popularité et la légende qui y était liée étaient grandes.




 

Après la chute de Napoléon, dans le Royaume de Pologne nouvellement créé sous la gouvernance du Prince Constantin, frère du tsar russe, on a tenté de supprimer ce chant de la mémoire nationale. Mais dès l’insurrection de novembre 1831, il a de nouveau été chanté comme l’un des chants patriotiques les plus populaires.



eglise St Michel Archange de Varsovie
 

A la moitié du XIXème siècle, La Mazurka de Dabrowski est entrée dans une nouvelle période de son histoire en devenant un des plus importants chants nationaux slaves. A vrai dire: il a été plus tard le prototype de nombreux hymnes. Le célèbre appel de Jozef Wybicki : « La Pologne n’est pas encore morte, tant que nous vivons », a été utilisé par des auteurs de chants de même caractère, des chants redonnant la foi en l’indépendance à des peuples asservis jusqu’alors tels que les Serbes, les Tchèques, les Lusaciens ou les Ukrainiens. (...)




 

Depuis près de deux siècles, l‘énigme historique pour tous les Polonais n’a toujours pas été résolue : d’où vient la mélodie que toute la nation reconnaît comme son symbole ?

On a d’abord pensé que cette mélodie avait été composée par le prince Michal Kleofas Oginski (compositeur de la célèbre polonaise L’adieu à la Patrie), puis les matériaux d’archives ont contredit cette version et jusqu’à ce jour les auteurs de chants et de travaux scientifiques lui attribuent le plus souvent la définition de « mélodie populaire » (certains ajoutant le point d’interrogation sécurisant). Il convient de rappeler qu’au XVIIIème siècle, la mazurka était en Pologne une danse noble, et non populaire. Et dans les catégories de musique, elle appartenait – comme nous le définirions de nos jours – à l’art usuel, à la mode dans la noblesse et la riche bourgeoisie. (Le nom de « mazurka » est apparu pour la première fois seulement aux environs de la moitié du XVIIIème siècle.) Les nouvelles figures de danse de la mazurka se sont aussi formées sur la scène théâtrale (à laquelle a collaboré pendant un certain temps Jozef Wybicki en tant qu’auteur de pièces de théâtre et compositeur), et ces figures de danse sont passées des scènes de théâtre aux manoirs et aux salons citadins.

Je pense que la vérité la plus proche est l’hypothèse selon laquelle, pour les besoins de son texte La Pologne n’est pas encore morte, Jozef Wybicki a lui-même travaillé sur une trame mélodique qu’il connaissait déjà en n’en faisant qu’une seule formelle. (…)




 

Lors d’un des cours de littérature slave à Paris, le 26 avril 1842, Adam Mickiewicz a affirmé : « Le célèbre Chant des légions polonaises tire son origine de vers, qui sont l’emblème de la nouvelle histoire : La Pologne n’a pas encore péri, tant que nous vivons. Ces mots signifient que les gens ayant cela en eux, ce qui est en réalité l’essence même de la nationalité, sont capables de prolonger l’existence de leur pays indépendamment des conditions politiques de cette existence et peuvent même parvenir à sa réalisation de nouveau… »

En 1978, à Bedomin en Cachoubie, dans la maison de naissance de Jozef Wybicki, fut ouvert le Musée de l’Hymne National (branche du Musée National de Gdansk).

Source : Waclaw Panek, Hymny Polskie, Varsovie 1997

Józef Rufin Wybicki (1747-1822)


 

QUELQUES REMARQUES SUR L’EXECUTION

Tous les travaux vocaux et instrumentaux de l’hymne national polonais présentés ci-après sont conformes à la version mélodique légale, et sa version harmonique, réalisée par le professeur Kazimierz Sikorski. C’est pour cela que chaque version vocale (par ex. 2 voix équivalentes, 3 voix équivalentes, chœur mixte, etc.) peut être interprétée aussi bien a cappella qu’avec l’accompagnement d’une version instrumental (piano, petit ensemble instrumental, orchestre à vent, etc.). Chaque version instrumentale peut à son tour être interprétée seule, ou en compagnie d’une des propositions vocales présentées ici.

La version de l’hymne pour un petit ensemble instrumental offre la possibilité d’une distribution partielle de la partition (instruments ad libitum). Il est aussi possible, dans des situations plus extrêmes, en l’absence de certains instruments de la partition, les remplacer par d’autres dont la teinte et l’échelle sonore sont proches des instruments originaux. Ainsi il est accepté par exemple de substituer le piano par un clavier électronique, dont les dispositions sonores s’approcheront de celles du piano.

L’absence éventuelle de certains instruments à vent, tels que les cuivres, peut être récompensée par d’autres instruments d’échelle sonore et de teinte semblables (par ex. l’accordéon, la guitare classique ou électrique ou finalement un clavier). Il convient cependant de prendre soin de conserver un son commun à l’ensemble, aussi proche que possible de celui d’origine.

Au regard des dispositions législatives, toute autre version mélodique, harmonique et instrumentale que celles présentées ici sont non seulement illégales mais sont de plus répréhensibles et ne devraient avoir de raison d’être. Le soin apporté à l’interprétation correcte de notre hymne national devrait être un soin commun et une source de fierté pour sa beauté particulière.



 

 
 



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